Lundi 16 septembre est paru un article sur le site de RTS Sport annonçant que seul un match de Champion’s League et un match d’Europa League par journée ou par tour. Il fut un temps où le groupe SSR, dont fait partie la RTS, possédait tous les droits ou quasiment concernant ces compétitions, ce qui réjouissaient les passionnés de football, dont je fais partie.
Aujourd’hui, la concurrence pointe le bout de son nez. Swisscom, via sa filiale Teleclub Sport, aligne des chiffres bien trop importants pour que le service public puisse suivre. 60 millions de droits payés par Teleclub, alors que, si ma mémoire est bonne, la totalité du budget droits sportifs de la SSR se monte à 70 millions, autant dire que si celle-ci avait répondu à ces demandes tous les autres fans de sport auraient pu dire adieu au ski, au basket, au hockey et j’en passe…
Mon but dans ce texte n’est toutefois pas de me plaindre, mais d’interroger. En effet, Swisscom appartient majoritairement à la confédération, soit à nous : le peuple des résident-e-s en Suisse. Sachant que nous payons une redevance afin de subvenir au budget de la SSR (et des autres médias radio-télés publics), lorsque Teleclub concurrence la SSR sur les droits sportifs, Teleclub concurrence ainsi les redevances versées par les citoyen-ne-s et les entreprises. Autrement dit, nous concurrençons nos redevances. Si l’on voulait se marcher sur la tête, on ne ferait pas mieux.
Il me semble que cet apparent paradoxe est la conséquence d’une simple : plus de concurrence implique une baisse des prix. Or, cette maxime ne saurait être vraie dans le domaine audiovisuel, tant le marché suisse est réduit. Au mieux, l’on obtiendrait une oligarchie, où seuls quelques géants se disputeraient le droit d’exploiter notre argent. L’idée de concurrence me semble aberrante dans le domaine audiovisuel, mais elle est promue par certains partis (rappelez-vous No Billag) et je crois qu’il est grand temps de défendre un concept qui tend à disparaître : le service public. Celui-ci n’a pas à être concurrencé, mais mieux organisé si besoin est. Non à son démantèlement et oui à son développement et son renforcement. Dans tous les domaines : santé, transports en commun, éducation et j’en passe…
Chaque année, des milliers de personnes meurent en mer Méditerranée en essayant de rejoindre l’Europe. Faute de voies migratoires sûres. L’espace Schengen, dont la Suisse fait partie, se barricade. La frontière extérieure de l’espace Schengen se militarise de plus en plus. Le traitement des personnes arrivant de pays tiers (pays ne faisant pas partie de Schengen) se péjorent. Enfin, les discours politiques racistes se libèrent, certains nous expliquant même que le réchauffement climatique est dû aux migrants. Quelle sera notre place dans l’Histoire ? Voilà une question qui m’effraie.
Aujourd’hui, face à tant d’ignominies, il est temps de plaider pour une politique d’asile plus ouverte et bienveillante : le système Schengen doit changer et la Suisse doit faire sa part. Plus jamais de drames de Lampedusa ou de Lesbos, plus jamais de Chiasso, tel doit être notre objectif.
A court terme, nos autorités doivent arrêter de renvoyer systématiquement les requérants entrant par le sud du pays en Italie et prendre leurs responsabilités, soit traiter les demandes d’asile entrantes sur le territoire, même si ce n’est pas le premier pays par lequel le requérant est passé. Il en va du respect de la personne, l’Italie n’étant pas un pays assurant le minimum d’accueil requis par les conventions internationales.
A plus long terme, en tant que membre de Schengen, la Suisse doit pousser à une coopération dans le traitement des demandes d’asile : les responsabilités de leurs traitements ne doit pas être laissée aux seules Italie et Grèce, mais les requérants d’asile doivent être répartis équitablement entre chaque pays signataire de l’accord selon un calcul alliant capacités démographiques, économiques et sociales de chaque pays. Il faut aussi qu’elle milite pour une unification des motifs valables d’attribution du statut de réfugié au sein de l’espace Schengen.
En d’autres termes : prenons nos responsabilités et assumons nos lois et les conventions que nous avons signées. Par correction, au minimum, mais surtout par humanité.
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