Un des premiers et des plus célèbres grévistes de la faim a certainement été le Mahatma Gandhi. Il se battait, avec ce moyen exceptionnel, pour la libération de son Pays du joug anglais : quelle cause plus noble que celle de l’indépendance de sa Patrie ! Gandhi en a fait plusieurs, avant et après la guerre, et a compris que, pendant cette dernière, les Anglais avaient des soucis plus graves que celui de libérer leurs colonies ; il a donc renoncé à utiliser ce moyen de pression extrême pensant que les Britanniques, luttant pour le maintien de leur propre indépendance, finiraient bien par comprendre le sens de son combat pour celle de son Pays.
D’autres grévistes de la faim ont été jusqu’au sacrifice suprême pour obtenir la réforme des institutions de l’Irlande du Nord. Leur mort restera sur la conscience de Mme Thatcher, mais elle aura fait avancer la noble cause des Catholiques de cette partie de l’Irlande.
Tout cela pour mettre en évidence que la grève de la faim est un moyen ultime et sacré. On ne devrait pas l’utiliser pour tout et pour rien car, ce faisant, on prend le risque de lui faire perdre tout son sens, toute sa valeur.
Je sais que je n’ai de leçon à donner à personne mais j’ai la conviction qu’une grève de la faim faite pour des raisons personnelles, pour sa propre cause, est abusive et que cette utilisation en dénature le sens profond.
Bernard Attinger, P.C.S.